Le mardi 7 décembre 2021 s’est déroulé un après-midi de rencontre entre plusieurs acteurs-rices de la permaculture à Evologia, NE

Thématique: 

Intégrer la permaculture dans une exploitation agricole

Intervenant-es:

Helene BOUGUIN, membre du FIBL et diplômé en permaculture

Delphine Piccot, membre de ProConseil

Claire Asfeld, AGRIDEA, Organisatrice de formation continue dans l’émergence de microferme 

Roger Hofstetter, responsable de l’espace permaculture à Evologia, Cernier NE

Danielle Rouiller, agricultrice du Domaine de l’Aurore, Cernier NE

Florian Beuret, agriculteur et formateur en Permaculture pour le PAJ, Pommerats, JU

Ivan Thévoz, agriculteur et arboriculteur, Russy, FR

Urs Gfeller, maraîcher à Sédeilles, VD 

Jardin pédagogique en permaculture à Evologia

Résumé de la rencontre

La journée s’est déroulée en deux temps:

En premier, nous nous sommes retrouvées devant le jardin pédagogique de Cernier, présenté par le responsable de l’espace permaculture à Evologia, M.Hofstetter nous montre un des rôles clés de ce lieu (photo ci-dessus), celui de la permaculture humaine.  En effet, d’une part, ce lieu permet d’une part à la réinsertion socio-professionnelle , d’autre part à ouvrir le monde agricole ainsi que la population environnante à la permaculture.

Puis, dans un deuxième temps:

Quatre différentes exploitations en permaculture se sont présentées par les agriculteur-rices Danielle Rouiller, Florian Beuret, Ivan Thévoz, Urs Gfeller.

A partir de ces présentations, 3 thèmes clés en sont ressortis:

  1. La rentabilité des exploitations est possible dans un système permacole. Deux aspect sont à tenir compte pour y arriver: D’une part, l’importance de la communauté familiale ou extra familiale qui gravite autour de la ferme. En effet, cette main d’oeuvre est très importante pour le fonctionnement des fermes et la diversité d’activité présente. D’autre part est le respect du sol et de sa fertilité par la pratique de l’agroforesterie. Si le sol a retrouvé son équilibre en ayant sa faune microbienne et sa symbiose mychorizienne, la production augmente et les maladies/ravageurs se font plus discrets, ce qui entraîne moins de coûts.
  2. Le sens qu’on donne à son travail et donc le bien être psychique est là. Si le travail devient un plaisir, alors ce n’est plus un travail. Travailler en agro foresterie donne cette vision là de la vie. C’est ce que les intervenant-es nous ont fait ressentir sur leur manière de vivre leur agriculture.
  3. L’importance de l’aspect humain. C’est par une bonne insertion dans l’environnement de ces fermes et la création d’un réseau local, qu’un respect se créé au fil du temps envers ces fermes, bien qu’au début marginalisées. 

Exemples pratiques:

Maintenant, 3 exemples de pratiques agroforestières présentées sur une des ses fermes, la ferme d’Arbothévoz, FR par Ivan Thévoz:

1) Culture de lentille associée dans un cycle fermé:

Premièrement ce cycle commence avec une taille des arbres fruitiers de l’exploitation ou de la haie environnante, puis la récupération les rameaux pour en faire du BRF (bois raméal fragmenté) et l’épandre sur un champs. Ensuite, semer la culture associée qui est l’orge, la caméline et les lentilles. L’apport de BRF va provoquer une faim d’azote mais amener à nouveau une prolifération de mycorhize qui rendra le sol plus fertile. Cela permettra un bon rendement de lentilles. L’orge restera bas pour cause de faim d’azote et servira comme tuteur aux lentilles et la caméline comme couvre sol.

2) Plantation d’arbres fruitiers:

Les arbres fruitiers ont une fonction de barrage sur une pente et luttent ainsi contre l’érosion causée par la pluie et diminuent ainsi le lessivage du sol.

3) Extrait fermenté et EM:

L’utilisation d‘extrait fermenté d’ortie, ails des ours et les EM, (Micro organisme Efficace ) sert à stimuler la vitalité du sol et le “système immunitaire”des arbres fruitiers,