Une vidéo pour vous mettre dans le bain.
Elle ne résume qu’une partie de la permaculture, l’agroforesterie mais l’intervenant est très captivant. C’est un chercheur de Bienne, pionnier sur ce discours et connu pour avoir montré scientifiquement l’effet de la lune sur les arbres.
“La permaculture, tout le monde en parle, mais personne ne sait vraiment de quoi il s’agit. Une branche radicale de l’agroécologie ? Une nouvelle tendance New Age ? Notre reporter s’est rendue à un week-end d’initiation, pour tenter de lever le voile.Le hameau de Rouveyrac se niche sur les pentes abruptes d’une vallée cévenole. Sous les châtaigniers, Tom, Simon et Charlotte ont installé une vieille gazinière, un canapé en cuir défoncé et un tableau en bois bricolé. Des livres s’éparpillent sur la table. Guide de botanique, essai sur l’agroécologie, manuel d’outils participatifs… Tout y est. Nous sommes une douzaine, venus nous initier à la permaculture. Je me sens jeune novice, prête à recevoir les enseignements. Mais quels enseignements, au fait ? Le terme « permaculture » me semble entouré d’un mystère savamment entretenu.”
Extrait de l’article sur la permaculture, écrit par Lavocat, L., 2015 sur le média de l’écologie Reporterre
La permaculture en quelques mots
Au milieu des années 70, deux australiens, Bill Mollison et David Holmgren, proposent pour la première fois le concept de permaculture, combinant les connaissances des peuples traditionnels avec les sciences de l’écologie, de la pédologie, de l’économie, de l’ethnologie et de l’architecture. Tous deux publieront leur premier livre, Permaculture One, en 1978 comme une alternative à l’agriculture industrielle, responsable de la désertification et de la contamination du sol et de l’eau. La permaculture est une méthode de conception basée sur différentes sciences qui cherche à satisfaire les besoins humains sans détruire, polluer ou épuiser les ressources naturelles. Son nom a deux significations: l’agriculture permanente « durable » et la culture permanente « durable ». Ce double sens reflète la philosophie de la permaculture, car pour atteindre son objectif, il est nécessaire de dépendre d’une agriculture durable et de vivre dans une culture durable. Pour qu’un système humain soit durable, il doit être écologiquement sain et économiquement viable. Il doit être efficace dans l’utilisation des ressources disponibles, sans les épuiser, et autosuffisant, sans produire de pollution. Sa réalisation passe avant tout par l’auto-limitation, l’utilisation adécquate des espaces et des ressources et l’usage des déchêts. L’éthique de la permaculture se réfère à des croyances morales et à toute action en relation avec la survie de notre planète. Elle traite des aspects environnementaux, communautaires et économiques, tels que :
Prendre soin de la Terre
Cela comprend tout ce qui est naturel, vivant ou non, par exemple, les sols, différentes espèces de plantes, d’animaux et de micro-organismes, l’atmosphère, les forêts, les plans d’eau, etc…
Prendre soin des personnes
Les besoins fondamentaux de chaque personne doivent être satisfaits, comme la nourriture, le logement, l’éducation, l’emploi (décent), le contact et la coexistence humaine. Il n’est pas concevable d’avoir une planète en bonne santé si les gens souffrent, car une personne désespérée ne pense pas à ce qu’elle détruit pour satisfaire ses besoins. Pour garantir le droit de concevoir librement l’utilisation des ressources de base, il est nécessaire de trouver un équilibre entre les besoins individuels et communs.
Gérer et partager équitablement les ressources
En permaculture, la gestion équitable des ressources fait spécifiquement référence à un engagement personnel de n’utiliser que les ressources nécessaires et de consacrer le reste du temps, d’argent, d’énergie et d’autres ressources à atteindre les deux premiers objectifs.
« L’éthique c’est les principes moraux qui guident nos actions vers le bon et le bien et les éloignent du mauvais et du mal » David Holmgren
En plus de ses valeurs fondamentales, la permaculture repose sur des principes de base. En voici quelques exemples : La philosophie de la permaculture est d’être en harmonie avec la nature au lieu de la combattre. Par exemple, sans manipulation appropriée, les excréments d’animaux produisent de la pollution et procurent de l’inconfort (dans les lieux publics, par exemple). Mais en leur donnant une autre utilisation, il est possible de les utiliser comme ressource pour faire du compost ou de l’engrais organique pour les légumes, éliminant ainsi la nécessité de fabriquer des engrais chimiques qui proviennent du pétrole, qui est une ressource non renouvelable. Tous les éléments d’une conception de permaculture doivent être mutuellement bénéfiques, tirer le meilleur parti de l’espace disponible pour atteindre une production élevée, tout en protégeant et en favorisant la diversité. Contrairement à l’agriculture industrielle où chaque légume est planté dans son propre champ (monocultures) et dépend des engrais et des pesticides externes, les conceptions de permaculture aménagent les plantes (et d’autres éléments) dans des systèmes coopératifs de sorte que chaque élément profite des services de l’autre. Un exemple très simple est la pratique indigène de plantation de maïs, de haricots et de courges ensemble: le maïs a besoin d’une terre très fertile pour grandir, mais pendant sa croissance il appauvrit les nutriments contenu dans le sol. Les haricots apportent de l’azote, et ainsi alimentent le maïs et évite l’épuisement du sol. Tous deux bénéficient de la citrouille qui recouvre le sol, gardant l’humidité et empêchant la croissance des mauvaises herbes. La permaculture se base sur l’observation attentive de la nature, recherchant et imitant des modèles. Une conception de permaculture accepte et répond au changement comme quelque chose de naturel et d’inévitable à l’épreuve du temps; le changement n’est pas un obstacle mais une partie intégrante du système. Grâce à une observation attentive, vous pouvez prédire les changements inévitables et y répondre de manière constructive. Commencer petit, lentement, dans les limites des ressources, économiser de l’eau et de l’énergie et rechercher des sources renouvelables. Il est très tentant de concevoir un grand projet et d’avoir des résultats très rapidement, mais il est plus facile et durable de commencer avec quelque chose de petit et de l’élargir plus tard. Les petits projets nécessitent moins d’énergie et d’entretien. Beaucoup de petits systèmes peuvent être reliés pour former une communauté de ressources, fonctionnant toutes selon leurs possibilités.
« La tragique réalité est que très peu de systèmes durables existant aujourd’hui sont conçus ou mis en place par ceux qui détiennent le pouvoir, et la raison en est évidente et simple : laisser les gens s’organiser pour produire leur propre nourriture, leur énergie et construire leurs habitations c’est perdre le contrôle économique et politique qu’ils ont sur eux. Nous devrions cesser de nous tourner vers les structures de pouvoir, les systèmes hiérarchiques ou les gouvernements pour nous aider, et trouver des moyens de nous aider nous-même » Bill Mollison
La permaculture selon David Holmgren Un résumé d’une vingtaine de pages en téléchargement libre sur le concept et les principes de la permaculture, issu du livre de David Holmgren. https://holmgren.com.au/downloads/Essence_of_Pc_FR.pdf
La définition du site Permaculture.ch est très complète. Elle est disponible avec ce lien : https://www.permaculture.ch/permaculture Edit